Mille et une danses (pour 2021)

Chorégraphie : Thomas Lebrun

Distribution : Antoine Arbeit, Maxime Aubert, Julie Bougard, Caroline Boussard, Raphael Cottin, Gladys Demba, Anne-Emmanuelle Deroo, Arthur Gautier, Akiko Kajihara, Thomas Lebrun, Cécile Loyer, José Meireles, Léa Scher, Véronique Teindas, Yohann Têté

ph.Frédéric Iovino

La création de Thomas Lebrun Mille et une danses (pour 2021), présentée les 28 et 29 juillet à la 41ème édition du Festival Montpellier Danse, célèbre les 20 ans de la compagnie du directeur du CCN Tours.

Il danse et il s’entoure de certains anciens danseurs et de nouveaux plus jeunes ainsi que de cinq invités spéciaux, dont la chorégraphe montpelliéraine Jacqueline Jackie Taffanel (ils changeront selon les lieux de représentation de la pièce) pour exalter et faire vibrer le public de l’Opéra Comédie.

Le spectacle en six tableaux est intelligemment conçu, nous présentant toutes les facettes du style chorégraphique de Thomas Lebrun qui ont caractérisé toutes ses œuvres. Ses envies pendant le processus de création étaient justement de montrer différents corps, de regrouper les diverses esthétiques dont il a témoigné et de mettre en avant la diversité des langages chorégraphiques et humains. Le désir de valoriser l’importance de la transmission fait aussi partie des atouts de Mille et une danses qui évoque les apports de figures importantes de la danse, dont Dominique Bagouet, Catherine Divèrres, Isadora Duncan, Daniel Larrieu,… 

Tout d’abord, on remarque l’écriture très précise et rigoureuse qui valorise toutes les parties du corps. Dans la première partie de la pièce, les danseurs emploient un riche vocabulaire où l’attention au détail du geste est manifeste, nous renvoyant notamment aux images d’Another look at memory (2017).

En second lieu, la pièce confirme l’aigue sensibilité musicale du chorégraphe qui, pour l’occasion, utilise une playlist éclectique composée de musiques de Purcell, Mozart, Beethoven, Debussy, Rachmaninov, Elvis PresleyLes Doors et du groupe Alphaville. Chaque style musical est interprété de manière originale tout au long de la chorégraphie. Les partitions s’enrichissent d’une fraicheur toute nouvelle et, grâce aux mouvements des corps des danseurs, elles dévoilent des rythmes différents. L’oreille musicale de Thomas Lebrun, capable de créer des gestes « émouvants », se confronte aussi à la parole, notamment face à un poème de Carolyn Carlson récité sur scène.

Des moments marqués par une intensité plus dramaturgique surviennent au milieu de la pièce.

Dans la partie finale, une explosion d’énergie et un esprit de fête investissent la scène : les danseurs, aux costume pailletés, provoquent dans le public un grand enthousiasme qui le pousserait à danser. Avec cette création, Thomas Lebrun nous restitue un thésaurus de la danse intemporel, un hymne à sa carrière et à celle de ses danseurs qui ont contribué à diffuser son engagement et sa sensibilité artistique.

Montpellier, Opéra Comédie, 28 Juin 2021

Antonella Poli

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