Cherry Brandy

Le titre de la nouvelle création de Josef Nadj, Cherry Brandy est emprunté
à Varlam Chalamov qui a intitulé ainsi l’un de ses Récits de la Kolyma.

Le goulag de la Kolyma, un enfer glacé et indescriptible
« qu’aucun homme ne devrait connaître », Chalamov l’a pourtant
connu et y a survécu pendant 17 ans. Cette expérience renvoie

l’être à une condition pauvre de sens et de mots, brutale et primitive,
et de ce fait, essentielle.

C’est donc sur ce vide d’humanité que Josef Nadj étonnamment

« s’appuie » pour développer son récit chorégraphique.

Dans un enchainement fluide de tableaux surréalistes en noir et blanc,
sa créativité foisonnante nous entraîne à travers un chaos lunaire,
portés par la solide et originale création musicale d’Alain Mahé
et par un troupe de douze danseurs qui exécutent parfaitement
la complexe partition du maître, incluant quelques soli féminins
d’une grande intensité.

Le dépouillement du décor, la pauvreté apparente des costumes, masques
et accessoires mais l’intelligence avec laquelle ils sont utilisés, contribuent
à évoquer tout à la fois l’absurde, le dérisoire, la folie, la mort, la survie
dans des conditions inhumaines, à travers lesquelles le poète pourtant
persiste à crier ses textes.

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