Gis_elle

Chorégraphie : Aurélien Richard

Distribution : Marie Cariès, Elsa Godard, Olivier Normand, Aurélien Richard

ph.Myriam Tirler

Malgré son titre, Gis_elle d’Aurélien Richard, en scène au Théâtre Marigny jusqu’au 17 février, veut aller bien au-delà de la simple reconstruction d’un des ballets les plus célèbres du répertoire classique et les plus aimés du public. Et c’est pour cela qu’il est vraiment dommage que ce spectacle ne dure que seulement une heure.

On peut affirmer que cette Gis_elle pose son regard sur des thèmes plus vastes qui concernent la cruauté du monde de la danse classique, ses espoirs parfois éphémères, pour mettre en évidence à la fois le lien indissoluble et l’écart existant entre la  vie et la mort, l’amour ne se plaçant seulement qu’au milieu des deux. 

La pièce est construite par succession de tableaux qui évoquent notamment des scènes de coaching pour l’interprétation des variations de la Giselle classique, un cours de danse à la barre dans lequel les deux protagonistes, Elsa Godard et Olivier Normand, montrent toute leur insatisfaction de la routine quotidienne et en même temps essaient de se défier. Ce ne sont que des prétextes pour faire entrer le spectateur dans les coulisses de l’Opéra de Paris avec toutes ses ombres. La splendide Elsa Godard, ex première danseuse du Royal Ballet, dans le rôle de Giselle, représente l’étoile soumise à la pression de sa maîtresse de ballet : jalousie, méchanceté, envie d’être encore une étoile sur scène sont les sentiments joués par la comédienne Marie Cariès.

La fragilité de l’héroïne romantique, morte de la trahison du prince Albrecht, devient métaphore de la fin de carrière d’une étoile. Avec un bref passage dans le royaume des Willis, créatures fantômes de l’au-delà, on se retrouve à assister aux adieux de l’étoile masculine et en même temps à sa reconversion en chanteur.  La mort de Giselle n’est pas rendue sur scène, mais par la projection d’une vidéo dans laquelle on la voit s’effondrer par terre.

Aurélien Richard, habile pianiste, orchestre magistralement l’argument avec des récits délicats mais qui ne dominent jamais le reste. Nous nous souhaitons que Gis_elle puisse évoluer pour pouvoir développer et faire ressortir davantage les inspirations sur lesquelles elle est basée.

Au Théâtre Marigny, Paris, jusqu’au 17 février

Antonella Poli

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