Golden Days

Chorégraphie : Johan Inger

Distribution : Aterballetto

Musiques : Tom Waits, Patti Smith, Keith Jarret

Golden Days, Aterballetto-ph.Caroline de Otero

Golden Days est le titre de la soirée présentée par la compagnie italienne de Reggio Emilia Aterballetto, aujourd’hui Fondazione Nazionale della Danza Aterballetto, vendredi 15 Septembre pendant le Festival le Temps d’Aimer à Biarritz.

Le spectacle réunit trois pièces de Johan Inger, chorégraphe suédois, directeur artistique de 2003 à 2008 du Cullberg Ballet, puis danseur et chorégraphe associé de 2009 à 2015 du Nederlands Dans Theater (NDT).

Rain Dogs (2013), Bliss (2016) et le solo Birdland créé en 2017 pour relier les deux autres pièces, sont au programme.

On ne peut pas saisir et apprécier l’unité de Golden Days si l’on ne tient pas compte des choix musicaux orientés vers trois grands chanteurs et auteurs des années soixante-dix et quatre-vingt : Tom Waits, Patti Smith, et Keith Jarret. Les musiques jouent un rôle fondamental pour rendre les chorégraphies plus puissantes. Le langage chorégraphique de Johan Inger puise d’une part dans l’esthétique du Cullberg Ballet quand il veut décrire des états d’âme, d’autre part dans le vocabulaire de Jiri Kylian pour les parties les plus abstraites dansées par l’ensemble des danseurs. Une atmosphère de nostalgie d’une époque passée ou des moments de vie perdus est le point commun des trois pièces.

Rain Dogs se propose de représenter la complexité et les contradictions qui caractérisent le rapport avec le monde et qui marquent les relations entre les êtres humains jusqu’à tomber dans la crise d’identité. L’incertitude, la solitude et le dépaysement apparaissent quand les points d’ancrage viennent à manquer. Ces moments sont vécus et rendus sur scène avec diverses nuances : ironie, drame, légèreté ou désespoir. La création du solo Birdland qui suit, interrompt la description de cet univers. Une créature en combinaison noire est seule sur le plateau et accompagne avec une danse fluide aux limites de l’improvisation le changement de scène. Entre temps, on peut voyager avec elle et notre imagination poussée par la voix inoubliable de Patti Smith.

Avec Bliss, on retrouve le même univers que dans Rain Dogs, mais le questionnement autour d’un monde perdu apparait plus faible. Les parties les plus réussies sont à la fois celles les plus chorales et celles où la construction de la chorégraphie est plus linéaire. C’est surtout la musique du célèbre concert de Cologne de Keith Jarret qui mène la danse. Et on se rend compte de la valeur et de la difficulté de faire prévaloir le mouvement sur une musique si prégnante. A la tombée du rideau, il reste le plaisir d’avoir redécouvert en France une belle compagnie composée par de jeunes danseurs animés par une belle énergie.

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