Portrait de groupe avec femme(s)

Chorégraphie : Claire Durand Drouhin

Distribution : Pauline Bigot, Claire Durand Drouhin, Inés Hernandez, Haruka Miyamoto, Jyotsna Liyanartne

Musiques : Mohsen Taherzadeh, Hassein Alizadeh, Daf Cooperman

ph.Alex Queval

A Micadanses, dans le cadre du festival Bien Fait à Paris, la chorégraphe et réalisatrice de documentaires pour France 2 engagés (Blanche Neige en Prison, Second Danse, Un Monde autrement,…) Claire Durand-Drouhin, a présenté Portrait de groupe avec femmes(s), une création en deux volets, 2018-2020.

La chorégraphe, qui est diplômée de la London Contemporary Dance School, montre une grande attention aux thèmes sociaux, en utilisant la danse, son art, pour s’approcher des catégories marginales de la société, notamment des détenues de prison ou de personnes atteintes de troubles du comportement dans des hôpitaux psychiatriques. Avec Portrait de groupe avec femmes(s), Claire Durand Drouhin a porté son attention sur l’univers féminin, en particulier celui de cinq femmes, toutes d’origines différentes : asiatiques, métis, européennes.

Elles sont ensemble, immobiles sur le plateau : discrètement, leurs regards plongent sur le public, en le fixant. Au fur et à mesure, chacune exécute des gestes simples, rythmés, avec les bras ou les mains, les mêmes mais marquées par leur propre individualité. C’est leur manière d’exprimer leur vécu, des souvenirs, plus au moins heureux. La course circulaire dans laquelle elles se lancent, est-elle le symbole d’une fugue d’un mal être, d’une douleur, ou de leur volonté de liberté ?

 Sur le rythme du Daf, ce grand tambour sur cadre appartenant à la tradition de la musique iranienne, mais qui est aussi rentré dans les mœurs du Moyen-Orient notamment en Turquie, en Arménie et en Azerbaïdjan et puis en Sibérie en passant par l’Asie centrale jusqu’au Maghreb, les cinq femmes se donnent à fond, avec des mouvements puissants à travers lesquels elles expriment et revendiquent leur « genre » avec toutes les facettes d’être femmes. Leur gestuelle est « ouverte », elle se dirige vers l’espace qui les entoure, vers le monde.

À partir de leurs sentiments intérieurs, elles essayent d’attirer l’attention, en quête de communication. Elles forment une seule entité quand elles se rassemblent en groupe, c’est un moment de communion totale. Le partage sincère de leurs émotions et de leurs désirs s’exprime ainsi grâce à une tension qui envahit le public.

Micadanses, 27 Septembre 2019

Antonella Poli

 

 

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