Unis plus que jamais!

Eleonora Abbagnato-ph.Alberto Treves

Unis plus que jamais ! est le slogan lancé par Eleonora Abbagnato, Directrice du Corps de Ballet du Théâtre de l’Opéra de Rome et étoile de l’Opéra de Paris, suivie par d’autres célèbres personnalités du monde de la danse, notamment le Directeur du Théâtre La Scala de Milan, Fréderick Olivieri, le Directeur du Théâtre San Carlo de Naples, Giuseppe Picone, Davide Bombana et Marco Bellone, pour soutenir l’art chorégraphique.

La danse traverse plus que jamais une période de crise, d’autant plus que cet art demande plus que d’autres le contact physique et le travail choral du Corps de Ballet. Les caractéristiques propres à la danse sont menacées parce que, nous le savons, la lutte contre le COVID-19 implique la distanciation. Pourrons-nous nous retrouver dans nos bien aimés théâtres et frémir à nouveau grâce aux émotions que la danse nous donne ?

Tous ensemble ont lancé leur message à la fois de solidarité vers leurs collègues artistes, maîtres de ballet, écoles de danse et de sensibilisation vers les autorités afin de trouver des solutions concrètes pour encourager la reprise des activités chorégraphiques. Recommencer avec le même enthousiasme et la dévotion de toujours et repenser la danse à travers de nouveaux moyens de diffusion sont les mots clés.

En particulier, nous publions la lettre emblématique d’Eleonora Abbagnato qui résume en grande partie les appels de ses collègues prestigieux :

« Pendant près de deux mois, nos spectacles ont été annulés, nos répétitions ont été interrompues et nous ne savons pas quand nous pourrons retourner au théâtre et sur scène. Ce moment historique particulier, auquel personne n’a jamais été confronté, même au moment des deux guerres mondiales du siècle dernier, nous oblige à réfléchir également à notre patrimoine culturel et artistique, qui nous a permis d’exceller partout dans le monde. Le moment est venu de réfléchir à des actions communes, partagées avec les directeurs de ballet des autres théâtres italiens, afin de faire entendre notre voix, dans le but de sauver la danse et nos danseurs d’un ennemi qui menace d’annuler la beauté de notre art.

Le secteur de la danse, si fortement lié à une discipline athlétique de fer comme peut-être aucun des autres arts, étant donné l’énorme capacité physique requise, dépendant quotidiennement d’espaces adéquats qui permettent pleinement un résultat de qualité et son niveau de réalisation, souffre énormément.

Cela fait très mal de voir combien on en dit peu chaque jour sur la situation grave à laquelle nos fondations et écoles de danse sont confrontées.

Entre autres, les théâtres ont été parmi les premiers à être fermés pour faire face à l’épidémie et, malheureusement, ils pourraient être les derniers à rouvrir avec de graves dommages artistiques et financiers. Même avant la pandémie, la danse en Italie connaissait un état de fragilité, encore aggravé par cette longue inactivité. Il faut s’attendre à un retour au théâtre peut-être en septembre, au moins pour les répétitions, respectant évidemment les mesures établies par le gouvernement.

Pour cette raison, nous avons besoin de stratégies pour soutenir les artistes, les professionnels du secteur et de ressources urgentes qui couvrent au moins partiellement les profits perdus dont souffre le secteur.

Dans cet esprit de collaboration, pour la première fois, lundi 27 avril, nous avons rencontré à nouveau en réseau les directeurs des corps de Ballet italiens (La Scala à Milan, l’Opéra de Rome, le San Carlo de Naples, le Théâtre Massimo de Palerme), grandes étoiles comme Alessandra Ferri, chorégraphes, les artistes de nos magnifiques théâtres et Luigi Bonino assistant chorégraphe de Roland Petit, pour une leçon de Laurent Novis, maître de ballet de l’Opéra de Paris, déjà invité de nos institutions. Cela a également été l’occasion d’une discussion avec les directeurs de ballet des différents théâtres, pour échanger des idées sur la meilleure façon de sortir de cette situation et comment développer un avenir « post corona ».

Nous devrons certainement recommencer d’une nouvelle manière, qui prendra en compte tous les problèmes, même en pensant peut-être à de nouvelles chorégraphies.

Tous ensemble, nous pouvons donner un signal positif aux danseurs avec lesquels nous avons noué des liens artistiques et émotionnels au fil du temps afin qu’ils ne se découragent pas dans ce moment sombre et un message fort et significatif au pays en faveur de la danse qui doit continuer d’exister.

Il s’agit d’une première étape qui doit marquer le début d’une nouvelle voie que nous allons tous emprunter ensemble!

Je suis convaincue que nous recommencerons avec beaucoup d’énergie pour créer de nouveaux et de meilleurs spectacles, grâce aussi à l’aide de Carlo Fuortes qui, pendant ces 5 années, n’a jamais manqué d’apporter son soutien au monde de la danse ».

Les enjeux pour le futur sont importants, l’espoir pour que la danse puisse rebondir est grande, la passion du public est toujours vive mais sans l’apport et l’écoute des institutions ce sera difficile sauver les théâtres et les artistes.

Antonella Poli

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