Daniel Dobbels et Nans Martin

Chorégraphie : Daniel Dobbels et Nans Martin

Parcelles-ch.Nans Martin

Daniel Dobbels et Nans Martin appartiennent à deux générations de chorégraphes différentes : le premier conjugue son activité d’écrivain avec celle d’auteur depuis presque 40 ans, tout en ayant toujours une forte attention pour l’étude et la compréhension du mouvement ; le deuxième représente une force nouvelle dans le panorama de l’expérimentation.

Le festival Faits d’hiver les a invité pour offrir la possibilité à son public de découvrir leurs nouvelles créations et s’interroger sur les possibles formes d’évolution de la recherche en danse.

Dans une certaine mesure, à travers leurs œuvres, nous sommes confrontés à la fois à la solidité et la profondeur de la réflexion de Dobbels et aux tentatives d’innovation de Nans Martin.

Avec L’Effroi et L’autre Eveil Daniel Dobbels défie deux œuvres musicales majeures : L’Oiseau de feu et le Sacre du Printemps. En scène, deux danseuses interprètes de deux solos, qui sont capables grâce à leur sensibilité artistique de nous faire découvrir sous de nouveaux angles les partitions de Stravinsky. La chorégraphie est très ciselée, les mouvements mettent en action tous les muscles et l’attention portée au détail est vraiment remarquable.

Les deux pièces montrent de même une analyse profonde des structures musicales qui deviennent images poétiques et qui nous révèlent un fort sens d’intériorité. Une scène sans aucun décor et des lumières sombres contribuent encore plus à nous faire apprécier le travail de Dobbels, qui reste toujours un maître pour mettre en avant son regard pointu vers le mouvement pur.

Nans Martin, avec sa compagnie Les Laboratoires animés, propose un triptyque qui s’inscrit dans son travail de recherche intitulé Parcelles. Il s’agit de trois duos, qui essaient d’explorer des formes d’écritures chorégraphiques différentes, tout en plongeant leur attention vers le geste pur. Le choix de travailler sur des duos a une raison bien spécifique. Nans Martin se concentre sur les possibilités et sur les réactions du corps du danseur présent sur scène vis-à-vis de l’ « autre ». Le premier et le troisième respectent cette logique et le résultat est appréciable. On aperçoit le lien invisible qui unit les danseurs et leur communication corporelle douée de qualités plastiques.

Il nous reste un doute sur la réussite du troisième duo (deuxième en ordre de représentation sur scène) : il n’est pas caractérisé par les mêmes qualités esthétiques que les deux autres et apparaît seulement un exercice physique qui pourrait sembler être bien loin des propos chorégraphiques de son auteur.

Paris, Micadanses, Faits d’Hiver 2016

Parcelles-ch.Nans Martin

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