La Dame aux Camélias

Chorégraphie : John Neumeier

Distribution : Svetlana Zakharova, Roberto Bolle, les premiers danseurs et le Corps de Ballet de La Scala de Milan

Musiques : Chopin

Svetlana Zakharova et Roberto Bolle-ph.Brescia Amisano

La Dame aux camélias, créé par John Neumeier en 1978, est un ballet riche d’émotions de toutes nuances. On y retrouve la jalousie, la passion, l’amour, la tendresse, la trahison. Le récit fluide mêle le passé et le présent avec un jeu d’alternance de scènes qui décrivent la vie des deux protagonistes principaux, Marguerite Gautier et Armand Duval.

John Neumeier est complétement amoureux du personnage de Marguerite, héroïne du roman d’Alexandre Dumas, qui l’avait beaucoup touché. Le chorégraphe s’inspire de l’œuvre littéraire en essayant de reproduire, avec toutes les limites que la scène impose, les atmosphères et l’univers psychologique décrit par l’écrivain français. Sous cet aspect, La Dame aux Camélias est un chef d’œuvre. L’alternance du passé et du présent se révèle un choix artistique parfait. Il permet l’analyse profonde de différents états d’âme à travers une forme de psychanalyse prête à découvrir les miroirs de l’intériorité des deux amants. L’histoire procède donc avec des flash-back : à partir de la première scène où Marguerite est déjà morte, le ballet parcourt à rebours toute l’histoire d’amour des deux protagonistes et elle met en avant, de manière profonde, leurs joies, leurs douleurs et leur capacité de s’aimer et de se faire du mal.

La chorégraphie a des pas de deux très lyriques, sublimes, riches de lifts. Dans ces moments, les deux amants se consument, s’emmêlent, en dessinant des courbes sans fin et en s’enflammant. Svetlana Zakharova maîtrise son rôle et se montre parfaitement capable d’exprimer en profondeur toutes les facettes de son personnage. Son partenaire, Roberto Bolle, est l’amant parfait qui la suit, qui souffre à côté d’elle et pour sa mort. Ses arabesques infinies et l’intensité de son interprétation dans les différents moments du ballet enrichissent encore plus tout le ballet et la cohésion avec sa partenaire. Même ses pirouettes sont intenses dans leur excès et ont une portée expressive remarquable.

Le résultat est une plénitude de gestes parlants car chaque mouvement est étudié dans le plus grand équilibre et dans la plus folle exaltation des corps et des vibrations de l’âme.

                                                                                                                                                                                                        Antonella Poli

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