Futures Memories

Les débuts de TrascenDanses étaient très attendus au Théâtre des Champs-Elysées. Le Ballet de Norvège a eu l’honneur d’ouvrir les danses de cette manifestation. Voici une compagnie peu connue à Paris mais au programme ambitieux : trois chorégraphies de Jiry Kylian qui désormais, après avoir quitté le NDT, travaille beaucoup avec cette troupe. Futures Memories est le titre de ce spectacle qui offre l’occasion de découvrir quelques danseurs talentueux et d’admirer, encore une fois, le génie du chorégraphe tchèque.

Au programme du spectacle : Bella Figura, Gods and Dogs et la Symphonie des Psaumes. Ces trois pièces révèlent toute la pureté du langage de Kylian. Une esthétique qui lui est propre, et qui permet, à partir d’un mouvement contemporain du corps d’embrasser une gestuelle classique reflétée par la beauté visuelle de la danse. Les sentiments mis à nu illustrent la réaction de l’homme confronté aux différents états de l’âme : des tableaux expressifs de l’humanité que Jiry Kylian sait mettre en valeur avec une grande profondeur et beaucoup de sensibilité.

Remarquons la magnifique interprétation des danseurs qui se sont bien imprégnés de l’esprit chorégraphique de Kylian. La technique est parfaitement maîtrisée et les mouvements se succèdent avec grâce.


Bella Figura propose en première partie une représentation d’un rapport de couple tandis qu’on voit évoluer, dans sa deuxième partie, des danseurs torse-nu habillés de larges pantalons rouges alignés face à un rideau.

Bien qu’on ne puisse pas classer Gods and Dogs dans le même registre que les autres, on peut toujours constater une forte attraction pour la représentation de la psychologie humaine. Cette pièce est agressive, intime et parfois mystérieuse, mais elle garde toute sa valeur d’un point de vue sculptural.

La particularité de ce ballet est son atmosphère surréaliste : le décor posé sur la scène est composé de bandes métalliques, éclairées de façon à créer des reflets et des ombres bien délimités. La musique du dernier duo rappelle des sonorités  » industrielles  » qui créent une bonne tension et du suspense.

La Symphonie des Psaumes clôture ce riche programme. La musique de Stravinsky donne encore plus de force à cette oeuvre, qui est devenue un des chefs-d’oeuvre du chorégraphe tchèque. Huit danseuses et autant de danseurs exécutent leurs chorégraphies à un rythme soutenu. C’est toute la ferveur religieuse qui avait animé le compositeur russe au moment de sa création qui prend forme, sous l’élan magnifique des danseurs.

Excellent début de TrascenDanses qui se poursuivra les 4 et 5 novembre prochain, toujours au Théâtre des Champs Elysées, avec Carte Blanche à Nicolas Le Riche.

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