La Nuit Transfigurée

Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker

Distribution : (En alternance), Samantha van Wissen, Cynthia Loemij, Nordine Benchorf, Igor Shyshko, Mark Lorimer

Musiques : Arnold Schoenberg, Verklärte Nacht, op. 4 par New York Philharmonic dirigé par Pierre Boulez

ph. Anne Van Aerschot

Son caractère romantique reste une de ses caractéristiques principales. Anne Teresa De Keersmaeeker réécrit la Nuit Transfigurée créée en 1995, en la réduisant à l’essentiel. Les six couples présents sur scène dans la première version laissent la place à un seul, accompagné au début par la présence d’un homme. La scène est complétement nue, l’éclairage obscur. La représentation des  enjeux des sentiments entre un homme et une femme acquiert aujourd’hui encore plus de force.

Les corps de deux interprètes de Rosas, Samantha van Wissent et Nordine Benchorf, dansent et jouent en même temps ; ils suivent la mélodie de la musique de Schoenberg dans la version pour orchestre à cordes. Ils sont extrêmement expressifs, leur histoire est là, sans aucun malentendu. C’est un crescendo d’émotions : les échanges froids et distants du début laissent la place à une intimité qui dégage toute sa force. Et c’est ainsi que leurs mouvements deviennent mots charnels de rage, d’amour, d’incompréhension. Anne Teresa De Keersmaeker dit s’être inspirée des sculptures de Rodin, mais la grâce et l’harmonie y sont remplacées par des images plus prégnantes et plus proches d’un style d’art contemporain.

Le rigorisme pointu et la rationalité de la chorégraphie flamande de ces dernières années disparaissent pour ouvrir un espace de réflexion plus profonde où le geste dansé retrouve toute sa valeur.

Paris, Théâtre de la Ville, 7 Juin 2016

 

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