La vérité 25X par seconde
Le roman Le Baron perché de l’écrivain italien Italo Calvino inspire Frédéric Flamand pour sa nouvelle création La vérité 25X par seconde, présentée pour la première fois en France au Théâtre de Chaillot.
Le rapport avec l’oeuvre littéraire se révèle assez faible ; on peut considérer qu’il s’agit seulement d’un point de départ pour la conception du ballet.
Il en résulte la construction d’un espace à la fois imaginaire et plein de contrainte, il y manque pourtant l’esprit créatif de découverte qui animait le personnage du roman de Calvino.
Le langage et la construction chorégraphiques nous rappellent le style de William Forsythe et en particulier son ballet One flat Thing.
Une structure composée d’échelles en aluminium constitue le décor, dont le designer est Ai Weiwei, artiste conceptuel chinois très proche de l’esthétique de Marcel Duchamp.
Le rencontre entre Fréderic Flamand et le plasticien a eu lieu lors de la Biennale de Venise où Ai Weiwei avait presenté des chaises, des tables, des objets perchés sur des échafaudages à l’extrémité de perches en bambou. Ces objets suspendus, la légèreté des matériaux parvenaient à créer un monde imaginaire puissant par la construction d’un espace fragile et mouvant. La structure d’échelles en aluminium créée pour ce ballet se révèle plus froide et incapable de communiquer totalement l’idée du chorégraphe.
On reste dubitatifs quant à la réussite artistique de La vérité 25X par seconde. Figée sur un plan trop géométrique et artificiel, cette création ne parvient pas à transmettre de réelles émotions.