Le Ballet de l’Opéra de Lyon

Le ballet de l’Opéra de Lyon, riche de son répertoire varié, reste fidèle au Théâtre de la Ville et en ce mois de mai il présente au public parisien deux programmes différents.

Le premier a un profil tout américain, avec la présence de trois chorégraphes d’outre-atlantique : Merce Cunningham, Trisha Brown et Ralph Lemon qui offrent aux spectateurs trois pistes de réflexion dans l’univers de la danse contemporaine.

La première pièce Rescuing the Princess de Ralph Lemon, peut être considerée comme un hymne au travail d’improvisation des danseurs. En fait, au duo d’ouverture où les corps des deux interprètes jouent de toute leur plasticité dans les mouvements au sol, succèdent plusieurs soli, révélant la sensibilité des danseurs et leur conception de l’espace.

Parfois vertigineux, le ballet garde pourtant sa cohérence sur un décor très épuré.

Beach Birds (1991) de Merce Cunningham, nouvelle entrée au répertoire de la compagnie française représente aujourd’hui la suite à l’hommage donné par le Théâtre de la Ville pour la disparition du chorégraphe américain en 2009. Il contient tous les éléments du langage de Cunningham : équilibres, lignes très géométriques, sauts avec une utilisation très importante des bras.

En fait le chorégraphe avait été inspiré pour cette création par le spectacle d’oiseaux sautillant et voletant sur une plage.

Les danseurs habillés d’  » académiques  » blancs et noirs, coupés exactement au niveau de la poitrine pour mettre en relief le travail des bras, créent une atmosphère riche de poésie grâce aussi à la précision du moindre mouvement. C’est une pièce vibrante où la musique de John Cage accompagne et valorise ces sensations.

Set and Reset/Reset a été recréé par Trisha Brown pour le Ballet de l’Opéra de Lyon (le titre original de ce chef d’oeuvre était Set and Reset) et il manifeste une dynamique exceptionnelle, résultat de l’élaboration du travail d’improvisation des danseurs.

Fluidité et légèreté caractérisent la pièce entière qui se déroule sans fin.

Remarquables les musiques de Laurie Anderson et la scénographie du plasticien Robert Rauschenberg, source inspiratrice de la création.

Le deuxième programme est constitué par l’oeuvre The Show must go on qui a divisé le public et provoqué des réactions contrastées.

Même si on peut affirmer qu’il manque une vraie chorégraphie, il s’agit d’une représentation très originale.

Jérôme Bel rend hommage avec beaucoup d’ironie à la musique des années 80 (à noter aussi la présence des musiques des Beatles et la Vie en Rose d’Edith Piaf), mettant en place un spectacle où il laisse rêver les spectateurs et les fait voyager dans leur mémoire.

Tous les danseurs sont habillés normalement et parfois ils dansent comme s’ils étaient dans une boite de nuit ou bien comme s’ils se promenaient dans la rue avec leurs écouteurs sur les musiques d’un DJ présent au bord de la scène.

C’est vraiment une pièce qui laisse ouvert et suspendu tout jugement. Pour la comprendre il faut rentrer dès le début dans sa simplicité et comprendre le désir du chorégraphe de parler de manière claire et directe au public.

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