Sylvia

Chorégraphie : Frederick Ashton

Distribution : Lauren Cuthbertson, Reece Clarke, Nehemiah Kish and the Royal Ballet

Musiques : Leo Delibes

Lauren Cuthbertson (Sylvia) and Reece Clarke (Aminta)-ph.Alice Pennefather

La Royal Opera House présente Sylvia, le ballet créé par Frederick Ashton en 1952 pour sa muse Margot Fonteyn. La volonté du chorégraphe de mettre en valeur le rôle principal de l’interprète féminin(e) est évidente au vu de la quantité et de la beauté des variations qui lui sont dédiées. La musique de Léo Délibes est un des chefs d’œuvre du compositeur.

Le premier acte se déroule dans un monde mythologique. Sylvia (Lauren Cuthbertson), disciple de la déesse Diana, apparaît comme une créature féminine forte et combattante, entourée par ses ancelles, toutes prêtes à décocher leurs flèches pour se défendre. Frederick Ashton ravit les amateurs de ballet avec sa chorégraphie très riche et qui requiert une très grande maîtrise de la technique classique. Les mouvements sont rapides : sissonnes, pirouettes et de magnifiques arabesques marquent l’espace dans toutes les directions. Même les avances chaleureuses d’Aminta (Reece Clark), tombé amoureux de Sylvia, sont incapables de l’adoucir et de la faire céder : il succombe, touché par une flèche. Seule l’intervention d’une étrange créature ressemblant à une sorcière pourra le faire ressusciter alors que, malgré sa volonté, Sylvia est capturée par Orion qui l’amène dans sa caverne. C’est le deuxième acte qui nous fait plonger dans une autre atmosphère, aux teintes arabes. Sylvia, qui à son tour a été touchée par une flèche d’Eros, devient ici presque une odalisque qui au fur à mesure prend conscience de son amour pour Aminta. Elle ne cède pas aux avances du puissant Orion (Nehemiah Kish) qui tente de la séduire en lui offrant des joyaux précieux et des robes luxueuses. Elle arrive à s’échapper et retrouve Aminta.

Le troisième acte nous offre un autre un autre changement de registre. Frederick Ashton l’a conçu élégant et royal ; il rappelle les atmosphères de l’Arcadie, époque évoquée par plusieurs artistes du XVIIIème siècle. Deux moments forts marquent cet acte. Ce sont les deux variations consacrées à Sylvia et Aminta. Laurent Cuthbertson exécute avec délicatesse chaque pas sur le célèbre pizzicato de la partition de Délibes ; Reece Clarke montre toute sa puissance dans les jetés pour célébrer ainsi ses noces.

Il s’agit bien sûr d’un ballet narratif et il reste un chef d’œuvre car il exalte la virtuosité  de la danse et les aspects dramatiques de l’argument. Le succès de cette représentation est aussi  dû aux deux interprètes principaux, Lauren Cuthbertson et Reece Clarke qui ont su valoriser, d’une part avec leur technique et d’autre part avec leurs qualités d’interprétation,  le travail chorégraphique de Frederick Ashton.

Jusqu’au 16 Décembre 2017 à la Royal Opera House, Londres

Partager
Site internet créé par : Adveris