Vortex Temporum

A la veille de la présentation du deuxième volume de ses Carnets d’une chorégraphe, Anne Teresa de Keersmaeker a présenté au Théâtre de la Ville Vortex Temporum. Pour cette dernière création, la  » froide et austère  » chorégraphe flamande a lancé un défi à la célèbre et homonyme musique de Gérard Grisey, jouée sur scène par l’ensemble Ictus. Le style minimaliste de la chorégraphie pénètre le langage musical : les sons qui le composent acquièrent une toute autre corporéité. Ils s’emparent de la matérialité des gestes des danseurs pour devenir matière vivante.

Les danseurs de Rosas alternent dans l’exécution de cette pièce parfois des parcours géométriques, en dessinant des spirales, et parfois des moments d’improvisation, complètement en syntonie avec le rythme musical.

Malgré la bonne exécution des musiciens et sans doute le relevant travail chorégraphique qui est à la base de cette création, ce spectacle nous laisse perplexe à cause de l’excessive cérébralité qui le domine. Pourrait-on le juger comme un simple exercice de style ou bien le résultat d’une approche trop intellectuelle poussée aux limites ? Ce n’est pas la première fois qu’Anne Teresa de Keersmaeker nous laisse face à ce type d’interrogations.

Cette forme de recherche pourrait sembler riche, mais jusqu’à quel point peut-elle emmener la danse contemporaine à évoluer ? Plutôt qu’ouvrir de nouveaux horizons, on s’enferme dans un langage construit sur un système rigide de codes sans ouvrir les portes à une réflexion plus libre.

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