LoveTrain 2020

Chorégraphie : Emanuel Gat

Musiques : Tears for Fears

Lovetrain 2020 - ph.Julia Gat

 Emanuel Gat reprend à Chaillot – Théâtre national de la Danse , même si pour un public très restreint à cause des mesures sanitaires, sa création, Lovetrain 2020, présentée à Montpellier 40 bis à l’automne dernier.

Le chorégraphe tout au long de son activité artistique a été toujours très sensible aux rapports danse-musique. En témoignent notamment les succès de Goldlandberg (2013), Sacre (2015) et Requiem K 626 (2018). Pour Lovetrain, il a choisi des grands tubes du groupe musical pop rock Tears for Fears, célèbre dans les années quatre-vingt. Certes, la musique joue un rôle important pour le résultat et l’impact de la pièce sur le public au point de l’identifier comme comédie musicale.

En effet, on peut remarquer d’autres éléments également prégnants qui constituent sa très belle réussite.

Tout d’abord nous soulignons l’accent mis par Emanuel Gat pour développer une danse collective et puissante grâce à la qualité de ses quatorze danseurs, présents sur scène avec leurs singulières individualités. Cet aspect est surligné par la chorégraphie : chaque interprète s’exprime avec des gestes asynchrones et différents créant des rythmes supplémentaires à celui dicté par la bande originale. En plus ils explorent l’espace en dirigeant leurs pas et les ports de bras dans des multiples directions mais également laissant danser chaque partie du corps de manière autonome.

Ce type de structure marque toute la première partie de la pièce, alternant moments plus lents à d’autres exécutés avec une plus grande rapidité. L’effet visuel global est d’une grande intensité et vivacité !

Puis, une série de duo et solos reconstitue le calme sur scène. Il s’agit de passages où la gestualité est valorisée, surtout à travers les mouvements des mains et des bras. Les corps se rapprochent pour ensuite s’éloigner et leurs silhouettes assument encore plus leur belle allure grâce à des lumières chaudes qui soulignent leurs formes corporelles et leur expressivité. La douceur et la grâce, présentes par moments, créent des contrastes avec la première partie.

La partie finale  approche …le groupe se reconstitue et sur le rythme et les sonorités de la célèbre LoveTrain, il offre un dernier moment jubilatoire, riche d’inventivité et d’énergie en reprenant les atouts de la première partie. Des costumes somptueux, différents pour tous les danseurs et inspirés de l’époque baroque valorisent la scène.

Paris, Chaillot-Théâtre national de la Danse

Antonella Poli

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