Angelin Preljocaj et son installation à l’Académie des Beaux Arts

ph.Edouard Brane

Depuis plus de 40 ans, Angelin Preljocaj n’a jamais cessé de chorégraphier « avec son corps » et pour « les corps de ses danseurs ». L’enfant venu avec sa famille du Monténégro, fait ses premiers pas de danse à Champigny-sur-Marne, captivé par une photo de Rudolf Noureev dans le livre Le monde merveilleux de la danse qu’un camarade de classe lui avait prêté.   

Ce fut le tournant de sa vie. En 1982 il devient danseur de la compagnie de Dominique Bagouet, figure de pointe de la « nouvelle danse française », ce qui lui donna la possibilité de chorégraphier son premier solo au Festival Montpellier Danse en 1984. Depuis il n’a jamais cessé de créer, de défier les différentes esthétiques et surtout d’incarner le mouvement.

A ce propos nous citons un passage du discours d’Astrid de la Forest qui a accueilli Angelin Preljocaj lors de la séance d’installation :

« Nous pourrions vous écouter ou vous lire des heures lorsque vous évoquez votre instrument de création : le corps. Il occupe dans votre réflexion sur votre travail une place immense et essentielle. Je voudrais illustrer cet extraordinaire cheminement qui va du corps à la tête en allers-retours incessants. La danse en est la représentation poétique.

Ce dialogue permanent lie le cognitif et l’expression corporelle, le sentiment et sa projection dans l’espace, l’indicible, comme vous l’évoquez fréquemment, et le visible.

De cette liaison continue entre l’esprit et le corps, vous en parlez souvent comme le passage obligé de vos créations mais toujours avec une certaine pudeur ou bien à mots couverts, par métaphores, comme si résidait dans cet échange une immense part de mystère, de secret ou d’infiniment personnel ».

Le désir de faire parler les corps, de valoriser leurs possibilités expressives, amènent Angelin Preljocaj à New-York, Moscou, Lisbonne, Rio de Janeiro, Helsinki, Berlin où il créée Le Sacre du printemps, avec les danseurs du Ballet Preljocaj et ceux du Staatsoper. Puis ce sera Ankara, São Paulo, Milan, Genève, Stockholm, Bâle, Édimbourg, Saint-Pétersbourg sans oublier toutes les villes de France (Avignon, Montpellier, Bordeaux, Nancy et tant d’autres) et les festivals, notamment Montpellier Danse où le Ballet Preljocaj se produit régulièrement.

Nicole Saïd, fidèle collaboratrice d’Angelin Preljocaj pendant 40 ans, lui a remis  son « épée d’académicien », créée par Constance Guisset. Cette épée en bois de noyer est conçue comme un bâton de pluie. Elle évoque également l’univers des arts martiaux cher au chorégraphe.

Ce fauteuil d’académicien couronne une carrière exemplaire qui n’aurait pu se réaliser sans toute l’énergie, la sincérité et l’imagination qu’Angelin Preljocaj a su maintenir tout au long de ces années de créations. Emu, Angelin Preljocaj termine une séance d’installation émouvante sous les applaudissement chaleureux du public. 

Angelin Preljocaj avec Thierry Malandain, Blanca Li et Carolyn Carlson, les autres académiciens de la section chorégraphique-ph.Edouard Brane

Paris, Académie des Beaux Arts, 21/05/2025

Antonella Poli

Et pour découvrir-redécouvrir quelque ballet d’Angelin Preljocaj : 

Ballet Preljocaj : Helikopter et la création mondiale Licht

 

Rencontre dansée avec Angelin Preljocaj

Angelin Preljocaj – Requiem(s)

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Mythologies

Annonciation/Un Trait d’Union/Larmes Blanches

https://www.chroniquesdedanse.com/critiques/angelin-preljocaj-suivront-mille-ans-de-calme-2/

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