Interview à Friedemann Vogel

Freidemann Vogel et Luigi Bonino-répétitions

Après sa première à Rome le 31 décembre dernier avec le Ballet de l’Opéra de Rome dirigé par Eleonora Abbagnato, Friedemann Vogel, Principal du Ballet de Stuttgart dansera à Paris le 14 et 15 janvier au Théâtre des Champs Elysées La Chauve-souris, ballet créé en 1979 par Roland Petit. Zizi Jeanmaire et Luigi Bonino étaient les interprètes lors de cette création.

A.P. Comment avez-vous eu la possibilité de danser la Chauve-souris ?

F.V. Depuis longtemps j’aurais voulu danser un ballet de Roland Petit et finalement j’en ai eu l’opportunité. C’est donc une première pour moi. J’ai beaucoup travaillé pour apprendre le style. Avec Luigi Bonino, qui avait été l’interprète lors de la création en 1979, nous avons passé trois semaines de répétitions. Il s’agit d’un ballet où il faut faire attention à beaucoup de détails, il y a des passages aussi pleins d’humour.

Avez-vous rencontré des difficultés pour cette prise de rôle ?

J’ai dansé pour la première fois la Chauve-souris à Rome le 31 Décembre. Eleonora Abbagnato, directrice du Ballet de Rome, m’a contacté. Nous avions dansé ensemble dans le passé, par exemple dans la Belle au Bois Dormant, saison 2006-2007, dans des galas et dans la soirée Noureev aux Thermes de Caracalla, toujours à Rome.

Ce ballet ne présente pas de vraies difficultés techniques, mais ce qui est important est vraiment de savoir interpréter et maîtriser les jeux d’interactions entre les nombreux protagonistes présents en scène. Un simple regard vers Belle, par exemple, peut vraiment faire la différence. C’est pour cette raison qu’il faut beaucoup répéter, avec aussi tout le Corps de Ballet. 

Y-a-t-il des passages que vous aimez le plus dans ce ballet ?

Oui, il y a la scène où je m’envole et celle où je chante sur scène en français. Mais j’aime beaucoup aussi le pas de deux final. Je mets beaucoup d’attention au rapport avec ma partenaire. Chaque geste nait d’un ressenti, il faut comprendre ce dont la danseuse a besoin, c’est une alchimie.

Comment vous vous êtes intégré avec le Ballet de l’Opéra de Rome que vous ne connaissiez pas ?

L’intégration s’est faite naturellement. Nous avons été réciproquement très ouverts et, après le premier jour, c’était comme si nous nous connaissions depuis longtemps.

Vous êtes jugé parmi les dix premiers danseurs d’aujourd’hui. Comment vivez-vous cela ?

Je ne sais pas ;  je n’y pense pas. Ce qui m’intéresse, c’est de créer à chaque spectacle quelque chose de nouveau et d’authentique. Chaque fois que le rideau se lève, je me souhaite d’être capable d’offrir au public une performance originale. En fait, le public dégage une énergie que nous n’avons pas pendant les répétitions. C’est complètement différent.

Quelles sont alors vos partenaires préférées, s’il en y a ?

Alicia Amatriain avec laquelle je danse au Ballet de Stuttgart et Polina Semionova. J’arrive à comprendre et anticiper chacun de leurs mouvements.

Est-ce que vous faites une différence entre les ballets reconnus comme abstraits et ceux plus dramatiques ? Avez-vous une préférence ?

Je ne fais pas de différence. Ce qui compte, c’est toujours danser et apporter des éléments originaux dans ma danse. Certes, les ballets dramatiques, par exemple la Dame aux Camélias, Onegin et Roméo et Juliette, sont très fatigants pour un danseur à cause de la richesse d’émotions en jeu. Surtout ce dernier, dont je pense qu’il est le plus engageant si l’on considère les trois versions plus dansées (Cranko,  MacMillan et Noureev). Le danseur (Roméo) doit vraiment tout donner pour interpréter au mieux son rôle, son corps est tout à fait envouté par les arguments tragiques. Et les chorégraphies ne sont pas simples.

Quel sera votre prochain ballet et lequel de Roland Petit voudriez-vous danser ?

Je danserai à la fin du mois Boléro de Maurice Béjart ; je voudrais danser le Jeune Homme et la Mort de Roland Petit.

Propos recueillis par Antonella Poli

 

 

 

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