Rencontre avec Alexandre Ekman

Alexander Ekman-ph.Todd-Rives

Le Lac des Cygnes, en anglais Swan Lake, est le grand classique de la danse. Rare sont ceux, amateurs de danse ou non, qui ne connaissent pas ce titre. Depuis 1877, année de sa première représentation au Bolchoï dans la version de Petipa- Ivanov avec les musiques de Tchaïkovski, plusieurs versions ont été crées.

Alexandre Ekman, chorégraphe suédois free-lance de plus en plus recherché pour son goût et son approche novatrice, présentera du 29 au 31 mars prochain au théâtre des Champs Elysées son Swan Lake, dans le cadre de la saison 2016-2017 de Trascendanses. Pendant son séjour à Paris pour préparer ce spectacle, Alexandre Ekman a dévoilé les points forts de sa nouvelle version qui a été dansée pour la première fois en 2014 par le Ballet National de Norvège :

« J’ai recherché la nouveauté et voulu créer une pièce vraiment originale. Le point de départ de ma création est le rapport avec l’eau. Cela n’a pas été facile à réaliser, car il est difficile de danser dans l’eau. Les danseurs doivent bouger doucement ; le mouvement s’amplifie ensuite automatiquement et bien évidemment il y a un fort risque de glisser. Pour ces raisons, on n’a pas pu adopter les pointes pour ce ballet ; quelques danseurs se sont aussi blessés pendant les répétitions. Malgré ces désagréments, j’ai beaucoup collaboré avec les danseurs pendant les différentes étapes de cette création et nous avons eu aussi des moments amusants.

Nous avons travaillé en studio et ensuite sur scène, défi encore plus ardu car il faut tenir compte de l’impact de l’eau sur le public. On ne retrouve pas de références évidentes avec la version classique du Lac des Cygnes. J’ai voulu juste maintenir la présence de deux forces opposées, le Noir et le Blanc qui symbolisent le Yin et le Yang. Il n y a pas le Prince, mais le public pourra retrouver sur scène un observateur.

Lors de sa première représentation, le public avait beaucoup apprécié cette pièce et était vraiment surpris, surtout à cause de son rapport prédominant avec l’eau.

J’ai voulu aussi abandonner la musique de Tchaïkovski, que je trouve merveilleuse par ailleurs. J’ai fait ce choix dans le respect de ma conviction de vouloir récréer ce grand classique. La musique est de Mikael Karlsson, compositeur avec qui j’ai déjà travaillé. On y reconnait certaines sonorités de Tchaïkovski, mais autrement il s’agit d’une partition toute nouvelle. J’ai confié la création des costumes à Henrik Vibskov ; le choix du coton a été dans une certaine mesure obligé à cause du contact avec l’eau : il fallait chercher un tissu qui puisse resister.

C’est un grand plaisir d’offrir cette pièce au public parisien même si, pour des raisons techniques, il ne pourra la voir que dans une version réduite, en un seul acte ».

Alexander Ekman retournera à Paris au mois de décembre 2017 pour une création avec l’Opéra National de Paris, commande qui galvanise le chorégraphe suédois qui souhaite bientôt créer sa propre compagnie.

ph.Eric Berg

ph.Eric Berg

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