Nijinsky

Chorégraphie : John Neumeier

Distribution : Ballet National du Canada

Musiques : Chopin, Schumann, Rimski-Korsakov, Chostakovitch

Guillaume Côté, Nijiisnky-ph.Alexsander Antonijevic

Le Ballet National du Canada ouvre la nouvelle saison de Transcendanses au Théâtre des Champs Elysées. Au programme, Nijinsky, un ballet de John Neumeier, créé en 2000 par le Ballet de Hambourg, compagnie dont le chorégraphe est encore aujourd’hui directeur.

La figure de Vaslav Nijinsky a marqué l’histoire de la danse, d’abord comme danseur des Ballets Russes dirigés par Diaghilev, puis comme chorégraphe (il faut se rappeler son Sacre du Printemps) et enfin pour sa personnalité troublée qui l’amènera vers la folie.

John Neumeier, connu pour sa capacité d’aborder des thèmes universels et liés aux sentiments de l’homme, crée ce ballet en mettant en avant ces trois facettes de l’homme Nijinsky. Il ne s’agit pas d’assister à un spectacle biographique, ni à un documentaire,  mais de rentrer dans l’âme du personnage pour en saisir toute la personnalité. Et Guillaume Côté, principal du Ballet National du Canada qui danse dans le rôle de Nijinsky, montre sur scène toute sa sensibilité artistique pour représenter et s’approprier les moments plus ou moins heureux, jusqu’à la folie, de son personnage.

Ce ballet se distingue aussi par une particularité : Il a une forte dimension onirique et psychologique. En fait, le spectacle s’ouvre au moment de la dernière représentation de Nijinsky  en tant que danseur et il se développe à la fois à travers des flash-back qui puisent dans des souvenirs réels du passe et dans ses visions troublantes. Tout au long du ballet, on retrouve sur scène à côté de Nijinsky les personnages qui avait interprété, notamment, l’Esclave d’or dans le ballet Schéhérazade (Francesco Gabriele Frol), le Faune dans l’Après-midi d’un faune (Francesco Gabriele Frol), l’Esprit dans Le Spectre de la rose (Naoya Ebe) ou des scènes de ses ballets, notamment le Sacre du Printemps, ou bien encore Tamara Karsavina (Sonia Rodriguez), une des danseuses privilégiées de Nijinsky. Mais les références à des aspects plus personnels ou familiaux, comme sa femme Romola Nijinsky (Eder Ogden) ou bien encore son manager Diaghilev (Evan McKie), ne manquent pas.

Toute cette dynamique temporelle est magistralement orchestrée au niveau de la chorégraphie car le spectateur est mené à suivre le spectacle sous deux dimensions : celle du présent et celle du passé. La beauté de cette œuvre vient justement des émotions que tous les interprètes du Ballet National du Canada arrivent à dégager pour nous faire partager l’histoire tourmentée d’un génie.

En ce qui concerne les musiques, Neumeier choisit le poème symphonique de Rimski-Korsakov de Shéhérazade et la 11ème symphonie de Dimitri Chostakovitch, The year 1905 et trois morceaux plus courts, le Prélude en do mineur de Chopin, Carnaval de Schumann et la sonate pour viola et piano op.147  de Chostakovitch, sa dernière création.

Jusqu’au 8 Octobre au Théâtre des Champs Elysées

ph. Alexsander Antonijevic

Guillaume Côté – ph. Alexsander Antonijevic

 

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