Casse-Noisette

Chorégraphie : Blanca Li

ph.Dan Aucante

L’éclectique Blanca Li clôture la 30ème édition du Festival Suresnes Cités Danse avec sa création Casse-Noisette. La chorégraphe espagnole a une longue tradition à Suresnes, sa pièce Macadam Macadam crée en 1999 est encore dans les souvenirs comme d’ailleurs Elektro Kif (2011) ou Elektric (2018). La spécificité de son travail se place dans sa capacité d’aller à la rencontre de musiques et d’univers différents tout en gardant une prédilection marquée pour le style hip-hop. Cette fois elle ne se démentie pas en se plongeant dans un des plus beaux ballets du répertoire classique, créé en 1891 par Marius Petipa et qui attira les plus grands chorégraphes au fil des siècles (Balanchine, Noureev, Duato, Béjart, Kudelka).

Blanca Li réussit à marier la tradition, en utilisant en grande partie l’argument du ballet classique et des passages des musiques de Tchaïkovski, avec l’énergie de la danse hip-hop. L’atmosphère de la nuit de Noel est sur scène avec le sapin habituel et l’esprit festif. Un couple de jeunes s’apprête à recevoir joyeusement leurs amis…ils arrivent avec leurs cadeaux et la fête commence avec un DJ qui anime la soirée avec des musiques aux styles différents (Aérobic, Classique, Battle Mode, Macarena,…). Les danseurs étincelants, aux costumes en lurex, commencent à déployer toutes leurs habilités et les technicités du hip-hop, envahissant le public avec leur enthousiasme et leur énergie débordante. Ce passage insuffle un vent de fraicheur sur l’ancien ballet !

Le hip-hop cède à des mouvements aux lignes plus géométriques dans la séquence de la guerre entre l’armée de Casse-Noisette constituée des jouets et la troupe des rats et des souris menée par le Roi des Souris, un passage peut être un peu trop long qui atténue l’euphorie ressentie auparavant.

ph.Dan Aucante

La poésie de la musique de la Valse des flocons de neige offre un moment de calme et de féerie, avant de se plonger dans la succession des danses multiethniques : espagnole, orientale, chinoise, russe, interprétées par des soli. Blanca Li adopte des décors luminescents projetant des images symboles de l’esprit des différentes cultures.

ph.Dan Aucante

La magie reprend avec la Valse des fleurs qui évoque un paysage recouvert de neige : la scène se transforme dans une patinoire, les danseurs glissent sur le sol blanchi. On ne s’attendait pas à cette clôture du ballet : un pas de deux final, plus romantique, dans la ligne du ballet classique, aurait défié l‘expressivité de le hip-hop et peut être mieux accompli cette création.

Suresnes, Théâtre Jean Vilar, 13 Février 2022

Antonella Poli

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