Goldlandbergs

Goldlandbergs, mise en scène en 2013 pendant le Festival de Montpellier Danse et la semaine dernière au Théâtre de la Ville est une pièce qui manifeste toute la profondeur de la création artistique, désormais acquise, d’Emmanuel Gat.

Le chorégraphe s’inspire de cette citation de Glenn Gould pour présenter cette oeuvre:  » L’objectif de l’art n’est pas le déclenchement d’une sécrétion momentanée d’adrénaline, mais la construction progressive, sur la durée d’une vie entière, d’un état d’émerveillement et de sérénité « . Cette affirmation peut nous donner une clé pour réflechir sur cette chorégraphie avant et après sa vision.

On retrouve bien sûr des fameux enregistrements des Variations Goldberg, de Johann Sébastian Bach, exemples magistraux de la technique contrapuntique, ainsi qu’une composition, The Quiet in the Land, elle aussi de Gould, créée en 1977 à l’occasion de la réalisation de reportages pour Radio-Canada sur une communauté mennonite rigoriste du Nord du Canada. Ces émissions avaient été conçues comme des compositions musicales formées par neuf entretiens, des enregistrements de célébrations d’offices religieux, des répétitions du choeur mennonite ainsi que d’autres effets sonores.

A partir de ce climat si intense et spirituel, image des valeurs culturels des mennonites, Emmanuel Gat construit sa chorégraphie avec l’objectif de représenter le système relationnel d’un monde, qui est à la fois réel et imaginaire, ouvert à la libre construction des êtres humains : conflits, unions, moments de résistance et difficultés, tout est là.

Les mouvements des danseurs, qui naissent de leur improvisations sont apparemment très simple, mais on ressent dans chaque séquence, la recherche d’un fort sens d’équilibre et de sérénité. Chaque geste est calibré, mésuré, exécuté presque en slow-motion même quand les intérpretes s’entralacent pour créer des figures géométriques, carrés, qui peuvent être vues comme symboles de rapports humains discrets. Le décor n’existe pas mais ce n’est pas un manque. La danse d’Emmanuel Gat suffit par elle-même à transmettre le message pour la construction d’une humanité à l’einseigne de la simplicité et de l’essentiel.

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