Not here/Not ever

carte blanche 2

ph. yaniv cohen

Il est rare de voir une compagnie de danse contemporaine norvégienne à Paris, dirigée de surcroît par le chorégraphe chinois d’origine tibétain Sang Jijia.

Il s’agit d’une rencontre intéressante qui a permis la création en 2013 de Not here/Not ever, une pièce à la fois inquiétante et riche de sensibilité artistique.

Elle est composée de duos, de trios et de mouvements d’ensemble. Les corps des danseurs se font porte-paroles d’états d’âme humains et universels : souffrance, peur, inquiétude, incertitude, sentiment de faiblesse. Nous pourrions nous imaginer des histoires de couples, d’amis, ou de manière plus générale la représentation d’une société perdue.

Les mouvements des danseurs sont agités, riches de force et rythmés par la musique lancinante de Dickson Dee. Dans tous les passages de la chorégraphie, qu’ils soient des solos, des duos ou des ensembles, on remarque une recherche gestuelle qui mène les protagonistes à entrer en contact les uns avec les autres, comme une sorte d’appel à une aide qui pourrait éliminer les états d’angoisse et de désarroi qui constituent le tissu intime de cette pièce.

Si ce contact ne se réalise pas, le sol devient symboliquement pour les danseurs le seul point d’ancrage. Tout cela pourrait avoir son origine dans la peur du futur, ou dans un changement qui oblige à abandonner des situations déjà préconstituées.

Le langage chorégraphique de cette pièce, simple mais efficace, nous parle et nous invite à réfléchir.

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