Wahada

Chorégraphie : Abou Lagraa

Distribution : Ballet du Grand Théâtre de Genève

Musiques : W.A.Mozart

Wahada-ph.Gregory Batardon

Wahada, promesse en arabe, est la dernière création d’Abou Lagraa, chorégraphe au style sensuel tout à fait personnel, puisant dans le langage contemporain et dans le hip hop.

Il a accepté l’invitation de Philippe Cohen, son ancien maître au Conservatoire National Supérieur de Musique et de danse de Lyon, pour créer cette nouvelle pièce pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève, la première pour cette compagnie.

La troupe, composée de vingt-deux danseurs, est caractérisée par différentes personnalités, ce qui fait sa force et permet une programmation diversifiée de haut niveau.

Abou Lagraa a saisi l’occasion et s’est confronté à la musique de la Messe en ut mineur (KV 427) de Wolfgang Amadeus Mozart, la seule pièce librement composée en 1782 par le compositeur autrichien, ne faisant l’objet d’aucune commande.

Le chorégraphe dépasse le sujet proprement religieux pour l’interpréter de manière moderne et en saisir les valeurs d’espoir, de désir et d’amour. La Messe en ut mineur fut aussi écrite par Mozart comme remerciement au Seigneur d’avoir sauvé son aimée Constance de la mort.

C’est dans ce sens qu’Abou Lagraa travaille, mettant l’accent sur des duos charnels et puissants qui n’évoquent jamais de scènes sexuelles ou violentes. Ce ballet présente des histoires, des rencontres, et lance un message d’universalité et de fraternité entre les peuples. Le langage chorégraphique, qui semble apparemment simple, requiert au contraire une grande force d’interprétation pour transmettre le message de Wahada.  La beauté de cette création vient de la maîtrise et de la capacité de beaux danseurs à faire ressentir au public leur union, le partage de sentiments et d’idéaux oubliés de plus en plus dans notre société. L’ouverture d’Abou Lagraa, musulman non pratiquant, et un texte de musique totalement d’inspiration catholique montre encore une fois l’esprit libre du chorégraphe et la possibilité d’intégration de toutes les cultures. Le sens de fraternité et la recherche d’amour sont là, sans aucune équivoque.

Les costumes de Paola LoSciuto, d’inspiration arabe, enrichissent la scénographie très simple, laissant  place à la danse captivante.

Opéra des Nations, 2 Décembre 2018

Antonella Poli

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