White Spirit

Distribution : L'artiste plasticien Shoof, l'Ensemble Al Nabolsy et les derviches tourneurs de Damas

Final, White Spirit

Il est plutôt rare de voir un spectacle si simple mais très esthétique et hypnotisant. Et c’est grâce à la collaboration artistique entre Noureddine Khourchid de la confrérie soufie Shâdhiliyya, ses six munshid, trois danseurs de la confrérie Mawlawiyya, des derviches tourneurs de Damas et Shoof, artiste tunisien plasticien.

La force du chant marque le début du spectacle, les voix des chanteurs réchauffent l’atmosphère jusqu’à ce que deux danseurs entrent sur scène. La danse soufie dont ils sont les interprètes est une danse universelle qui entraine le corps et l’âme vers la lumière spirituelle du cœur. Cette danse est aussi ce que l’on pourrait appeler l’ivresse mystique : une sensation, un état indéfinissable apporté par la musique, la poésie et la danse, un état de transe qui se produit grâce aux mouvements circulaires du corps. Ceux-ci, avec le rythme régulier, la cadence monotone et répétitive des strophes des chants, font en sorte que le public reste capturé.

Les voix des chanteurs semblent sortir d’un passé lointain ; elles sont à la fois une sorte d’écho et un ensemble de sons vivants de par toute l’expressivité qu’elles dégagent, donnant forme et matière aux mouvements circulaires incessants des danseurs.

Shoof (Hosni Hertelli) apparaît silencieusement et discrètement dans la deuxième partie du spectacle. Des cubes posés en hauteur vers le fond de la scène commencent à être éclairés, un par un. L’artiste les enrichit avec ses signes calligraphiques monochromes, qui deviennent trace écrite de la parole soufie. Dommage qu’il soit si loin de la scène et non à côté des chanteurs et des danseurs. Le spectacle aurait pu atteindre une unité et une homogénéité majeure, unissant la parole, le chant et la danse.

Le final nous emmène dans un univers irréel où toute matière et différence disparaît : le chant est plus intense, trois danseurs sont sur le plateau et les lumières bleues envahissent la scène et dessinent tout au long du périmètre de l’espace scénique des signes calligraphiques. L’unité spirituelle est atteinte, l’art en tant que forme symbolique, capable de montrer l’invisible, est au sommet.

 

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