CCN-Ballet de Lorraine

Rose Variation-ph.Arno Paul

Le CCN-Ballet de Lorraine a terminé sa tournée au Théâtre de Chaillot. La compagnie composée par de jeunes danseurs a pu montrer tout son éclectisme, en interprétant deux programmes différents. Le premier, Paris-NewYork-Paris, est marqué par Relâche, créé en 1924 pour les Ballets Suédois, véritable document historique d’une époque et d’un style et le deuxième, à l’enseigne de la contemporanéité, est composé de Rose-Variation, Hok-solo pour ensemble et Devoted, Mathilde Monnier, Alban Richard, François Chaignaud et Cecilia Bengolea en étant les chorégraphes.

La valeur de Relâche n’est pas seulement due à sa conception chorégraphique. A un certain moment du spectacle, le ballet s’interrompt pour laisser place à la projection du film burlesque Entr’acte de René Clair et reprend ensuite son cours. Le public se sent vraiment transporté dans l’esprit d’une époque désormais lointaine et, grâce à la projection, il peut mieux apprécier et comprendre les dynamiques existant au sein de la chorégraphie.

Corps de Ballet de Noé Soulier nous introduit dans une atmosphère, celle du ballet. Cette pièce est consacrée aux pas de liaison, vrais traits d’union nécessaires pour le développement d’une chorégraphie. Pendant presque toute la durée de la pièce, les danseurs exécutent toutes les variétés de ces pas, auxquels on prête rarement attention, montrant une bonne coordination de groupe dans leur exécution.

La fin de cette pièce est réservée à un solo poétique, presque immobile, interprété par la danseuse Sakiko Oishi, une figure remarquable de la compagnie.

Sounddance de Merce Cunningham clôt ce premier programme. Il s’agit d’un ballet qui met en valeur à la fois tout le vocabulaire du grand chorégraphe américain et une grande énergie dictée aussi par le rythme de la musique.

Le deuxième programme révèle une compagnie très à l’aise avec le langage contemporain. Changements de poids du corps, lignes géométriques, rigueur aussi sur les pointes caractérisent Rose-variation, Hok solo pour ensemble et Devoted. Un triptyque bien conçu pour une soirée que l’on apprécie pour son homogénéité de sensations. Les musiques, pour le premier ballet une sonate de Beethoven, pour le deuxième celles de Louis Andriessen et pour le troisième une œuvre de Philippe Glass apportent de la valeur ajoutée au spectacle. A remarquer la structure chorégraphique de Devoted qui implique des passages rapides d’une phrase chorégraphique à l’autre et une belle participation de toute la compagnie pour transmettre et marquer les enjeux qu’elle contient.

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