Le vol de l’épervier

Chorégraphie : Vanesa G.R. Montoya

Musiques : Jean-Hugues Leclair

Le Festival des Arts Saint-Sauveur continue en nous offrant une double création conçue par Vanesa G.R. MontoyaLe vol de l’épervier– sur la musique pour cor anglais de François-Hugues Leclair, interprétée par Mélanie Hurel.

Le propos du projet de cette édition particulière du festival, appelé Solitude Partagée, a réuni pour cette cinquième vidéo ces artistes qui se sont engagés à conjuguer leurs expériences et leurs ressentis par rapport à l’isolement et à la quête de liberté dont nous ont privés les mesures sanitaires.

C’est ainsi que le compositeur François Hugues Leclair questionne la force de la vie intérieure et se laisse inspirer par le vol libre d’un épervier, le rapace devant tout de même reprendre le contact avec le sol pour retrouver son souffle.

Mélanie Hurel et François-Hugues Leclair-ph.André Chevrier

Cette image, conduisant à l’évocation du dualisme ciel-terre, est repensée par Vanesa G.R. Montoya. Après l’envoi de la photo d’un « faucon en plein vol » par le compositeur, la danseuse va la transposer dans la danse et la convertir en un solo aux diverses positions inventives.

De son côté, l’interprète Mélanie Hurel marque tout au long de la pièce l’opposition entre la liberté de l’envol de l’oiseau et la restriction des déplacements humains pendant le confinement, en suivant les variations de la partition musicale qui semblent s’élever vers le ciel et d’autres, plus silencieuses, plus terriennes et posées.

Sur une estrade surélevée en pleine forêt et fermée par une petite barrière, Vanesa nous livre des voltiges fluides de style contemporain dont le solo est riche : soumises à la force gravitationnelle, les postures s’enchainent en créant un parallélisme avec la musique imprégnée de contrastes : quelques moments académiques d’élévation alternent avec de nombreuses descentes au sol, ces figures mettant en avant et en valeur ses qualités de danseuse contemporaine.

Vanesa G.R.Montoya-ph.André Chevrier

Le sentiment d’impuissance apparait constamment. D’abord assoupie sur une chaise, la danseuse veut s’échapper de cet espace clos en essayant de le contourner avec ses amples développés, avec ses membres étirés au maximum, pour franchir des frontières symboliques.

Le dialogue entre la musicienne et la danseuse symbolisant l’opposition entre l’homme contraint et l’épervier libre augmente jusqu’au moment où les deux artistes se séparent : la première poursuit sa mélodie musicale sans entrave, alors que la deuxième ne parvient pas à s’extraire du sol en proie à des élans brisés, des rebonds vains et des chutes répétées sur cette estrade qui l’emprisonne, tendant le bras vers le ciel telle une aile qui veut se déployer.

Antonella Poli et Jocelyne Vaysse

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