Montpellier Danse

Du 22 juin au 6 juillet 2024

Montpellier

Malgré les apparences, cette 44e édition est bien différente des 43 autres qui l’ont précédée.

Bien sûr, on y retrouve pendant une quinzaine de jours une suite de spectacles dans des salles qui vous sont depuis longtemps familières mais une sorte de secret a présidé à l’élaboration, à la construction, à l’organisation de ce festival particulier. Nous l’avons fait, avec mon équipe, avec notre sérieux habituel et notre passion coutumière. Seulement voilà, notre tête et notre coeur étaient ailleurs.

Comment travailler « normalement » alors que notre monde est ravagé par la guerre en Ukraine ou au Proche-Orient ? Comment vous proposer du plaisir alors que la haine entre les hommes triomphe un peu partout ? Quelle importance peuvent avoir les beautés d’un festival de danse face au malheur du monde et à la mort des enfants ? Et si la danse, la culture et l’art en général n’ont pas vraiment de prise sur le réel historique, comment accepter d’être assigné alors au vertige du divertissement avec la terrible complicité de certains médias et surtout des réseaux sociaux, nouveaux poisons de notre époque.

Ce festival n’est pas simplement international (il l’a toujours été) : il est cosmopolite, présentant à la fois des danseurs sud-africains originaires du nord du Cap en Afrique du Sud, un danseur costaricain chorégraphié par une artiste canadienne cris-métis, originaire de Vancouver. Ou encore un groupe de danseurs de différents pays d’Afrique mené par un chorégraphe né dans l’ancienne Yougoslavie et qui vit aujourd’hui à Budapest en Hongrie. Et encore des artistes qui arriveront de Londres, de Taipei (Taïwan), de Tokyo, de Los Angeles, de Berlin, de Marrakech ou plus simplement de Bruxelles, de Paris et d’ici. Qui feront ainsi de Montpellier pendant quelques jours le spot mondial de la chorégraphie et le lieu préféré de rencontre des peuples de la danse.

Cette édition est fondamentalement différente par un choix radical : on y trouve quasiment que des créations, dont beaucoup de créations mondiales. Je sais que cet aspect des choses a perdu de son importance. Mais c’est une grave erreur : un festival sans création n’est pas un festival, c’est un catalogue !… La création de nouvelles oeuvres est la raison de vivre des artistes. Et le seul soutien aux artistes qui vaille, c’est justement les aides en termes techniques et surtout financiers, à faire naître de nouvelles entités qu’on appelle des oeuvres. Tout le reste n’est que bavardage de salon… 

Jean-Paul Montanari, Directeur de Montpellier Danse

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