Butterfly

Chorégraphie : Mickaël Le Mer

ph.Thomas Badreau

Le hip hop de Mickaël Le Mer donne à ce style de danse une tournure nouvelle.

Cela se confirme dans sa dernière création, Butterfly, pour trois danseuses et six danseurs, présentée d’abord au Festival de danse de Cannes et du 24 au 26 janvier derniers au Festival Suresnes Cités Danse.

Le chorégraphe imagine une chorégraphie abstraite, éthérée, ce qui n’est pas usuel par une chorégraphie hip hop, en lui donnant des qualités de légèreté rares à voir. Et bien oui, le hip hop, avec toutes ses voltiges, ses propos de vouloir défier la gravité et de mettre en relation le corps humain avec le sol, devient « immatériel ».

La source d’inspiration de la pièce est la vie du papillon, « le Butterfly », qui devient métaphore des transformations de la vie humaine. : « Le papillon est l’expression finale de son espèce, sa vie entière est une série d’étapes. Ainsi en est-il de tout ce que l’on manifeste dans le monde physique : d’abord nous vient l’idée de ce que l’on veut manifester, puis il s’agit de trouver les outils pour le réaliser, de rassembler et de mettre au point dans le calme et la solitude et enfin de le réaliser et le partager. Prendre conscience de la nécessité de se transformer ».

ph.Thomas Badreau

Cela apparaît dès le premier solo de la pièce : l’interprète, Maxime Cozic, offre au public une performance qui le laisse bouche bée. Ce que l’on ressent et qu’on voit est le flux de son énergie, son corps ne montre encore pas ses formes. Il voltige, glisse, s’envole, il représente une chrysalide. Son évolution est accompagnée par les autres danseurs, cinq hommes et trois femmes, qui se succèdent sur le plateau dans des duos et trios raffinés soutenus par une musique qui n’a seulement qu’un rôle secondaire, composée par des sons abstraits, sans donner vraiment le rythme. Le solo de Naoko Tozawa dans la partie finale est représentatif de la qualité et de la personnalité artistique des tous les danseurs. Leurs mouvements légers et esthétiquement élégants transforment leurs acrobaties. 

Le final exprime le rêve de l’homme et sa réalisation : les danseurs s’envolent soutenus par un fil d’un point à l’autre du plateau. Mickaël Le Mer fait mouche, se révélant novateur et créateur d’un nouveau hip hop.

Théâtre André Malraux, Rueil Malmaison, 24 Janvier 2020

Antonella Poli

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