X(DIX)

Chorégraphie : Guillaume Côté

Distribution : Guillaume Côté, Rakeem Hardy, Martha Hart, Benjamin Landsberg, Kelly Shaw

Musiques : Son Lux

ph. Sasha Onyshchenko

Présentée en première mondiale à la XXXIème édition du Festival de Saint-Sauveur (Québec) en juillet 2021, la création de Guillaume Côté X(DIX) fut reprise à l’occasion du Festival Fall for Dance North à Toronto avec le collectif Côté Danse formé par Rakeem Hardy, Martha Hart, Benjamin Landsberg, Kelly Shaw et Guillaume Côté lui-même. Du 14 au 18 Juin 2023, la pièce sera présentée au théâtre Crow’s à Toronto.

La pièce explore la renaissance d’un homme face à la redécouverte de contacts humains en se questionnant sur la qualité et les influences des rapports individu/communauté sur sa personne.

 En fait, le ballet se configure comme une sorte de voyage de l’interprète principal qui passe d’un état de solitude et d’inquiétude à une prise de conscience de ce que « l’autre » ou l’«étranger » peut lui rapporter en terme de force, de sentiments et d’assurance .

Il s’agit de retrouver sa propre sphère intérieure et de parvenir à se dépasser grâce à de nouveaux liens d’empathie, de sensibilité et d’affinité, en tant que fil conducteur de X(DIX). Cela est possible car d’une part on retrouve sur scène un personnage solitaire refermé sur lui-même et d’autre part, un groupe formé par les 4 danseurs, plus soudé, symbole de la cohésion collective.

Ce propos est développé par une série de tableaux d’une grande intensité dès le début.  Entre abstraction et réalité, la pièce est puissante montrant une évolution du style de Guillaume Côté en tant que chorégraphe ; il enrichit son vocabulaire classique d’une gestuelle plus saccadée et libre et des qualités du mouvement plus contemporaines surtout dans les parties dansées par Rakeem Hardy, Martha Hart, Benjamin Landsberg, Kelly Shaw.

La pièce s’ouvre avec la prise de conscience de l’interprète principale, solitaire, perdu, « réveillé » par une présence humaine au travers de contacts charnels et d’effleurements de peau. Cela déclenche le premier solo de Guillaume Côté : le personnage qu’il incarne, douteux et désemparé, acquiert une nouvelle force manifestée par des mouvements des bras et des mains très rapides, précises et géométriques, accompagnés par des sauts libératoires.

Quittant le plateau, il laisse la place à des scènes de groupe où les quatre autres interprètes  s’élancent dans une danse énergique. Puis, un couple se retrouve au travers d’un pas de deux fluide. Au fil du ballet leur cohésion augmente. Rakeem Hardy, Martha Hart, Benjamin Landsberg, Kelly Shaw évoluent de manière synchronisée formant une seule unité et s’engageant dans une danse terrienne, ancrée au sol, comme une danse tribale.

Ils dialoguent, se rapprochent, manifestent leurs désirs, et se rassemblent. Cette quête d’instaurer des liens amicaux presque familiaux dans un lieu imaginaire, comme dans « une maison », et l’envie de partager réciproquement leurs sentiments, sont bien accompagnées par la chanson « I need a different kind of love… » sur la musique de Son Lux qui permet aux danseurs de s’exprimer au travers de leurs corps tourmentés, déterminés et aguerris.

L’intensité de leur union arrive à surprendre et à contaminer l’homme solitaire qui s’intègre naturellement au groupe dans la dernière scène du ballet aux images sculpturales grâce à la plasticité assumée par les corps des danseurs. On salue l’audace et la profondeur de X(DIX), merci aux danseurs et à la conception de son créateur!

ph. Sasha Onyshchenko

Antonella Poli, Septembre 2021

 

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